Vertical Limit : le tuning du paysage

Avec Gaëtan, nous nous sommes retrouvé tous deux intéressés à la notion de tuning comme « réglage/accordage » comme le gros bouton qu’on utilise sur un poste de radio pour trouver la fréquence d’une station de radio.

Cette intuition mis en contexte avec l’espace de création qu’est l’édulab, nous a amené à regarder vers l’extérieur pour nous déposséder des outils mis à disposition. L’édulab en plus de ses nombreuses machines offre à ses résidents une vue horizontale sur l’ensemble de la faculté rennes 2 propice à l’inspiration, un peu comme tous ces paysages dans le film d’alpiniste fou qu’est Vertical Limit !

Cette horizontalité qui est celle du paysage devient alors notre objet d’étude : comment peut-on tuner (régler/accorder) le paysage ? Comment pourrait-on transposer ce champs visuel dans un autre médium ?

Nous imaginons alors balayer verticalement le paysage de la faculté afin de la transposer en son. 

Gaëtan repense alors à  une application développé par Bruno Bossis : Coagula

« Coagula permet de transformer une image Bitmap en son Wave. L’axe horizontal est celui du temps, l’axe vertical est celui des hauteurs, la clarté correspond à la force du son et les couleurs correspondent aux timbres. L’image peut être importée ou fabriquée dans Coagula. Le logiciel permet de la transformeravec des filtres et des pinceaux. Il autorise également, le zoom, la rotation et des déformations. »

Pour ce faire, nous demandons à tony (référent de l’edulab) de prendre une photo panoramique du paysage, nous transposons cette image en son grâce à Coagula, puis nous le faisons correspondre à une représentation de l’image à l’aide d’un patch maxmsp.

Parquet gondolé

Vous allez trouver ca tiré par les cheveux mais j’ai pris pour objet ce mois ci une salle polyvalente culturelle et sportive qui vient d’ouvrir à Blois baptisée Le Salle du Jeu de Paume… Je n’ai néanmoins fais aucun parallèle avec l’ancêtre du squatch ou du basket (du moins consciemment).
C’est surtout que je m’intéresse particulièrement aux équipements de cette ville et de son développement car elle est ma ville natale.

Bref, pour vous compter brièvement l’anecdote, j’ai appris récemment qu’ils ont connu des difficultés lors de la livraison de cet équipement, les basketteurs se plaignaient d’effet de faux rebonds sur le parquet.

Le parquet de la salle gondole et il a été difficile pour eux de prévoir cet aléas a à peine un mois de l’inauguration de la salle. D’après l’élu aux équipement, cela proviendrait d’une « hygrométrie trop importante et à une différence de température entre la salle et les locaux de stockage. »

http://www.magcentre.fr/136310-blois-faux-rebonds-sur-le-parquet-de-la-salle-du-jeu-de-paume/

https://www.lanouvellerepublique.fr/actu/pas-question-qu-on-paye-un-centime

J’ai aussi pensé au fait qu’il y la notion d’incertitude dans le faux rebond, on ne sait pas dans quelle direction va partir l’objet. En l’occurrence, c’est bel et bien ce qu’il se passe pour ce fameux parquet de la salle du Jeu de Paume. Ils ont été obligé de mettre un parquet provisoire en attendant de savoir clairement d’où venait le problème.

Donc je ne me suis évidemment pas lancé dans une enquête sur le gondolage de ce fameux parquet blésois dont je n’ai que faire, mais je me suis dis que pour conceptualiser ce type de phénomène il fallait que je m’intéresse à la matière en elle même, à la spécificité du support, il fallait comprendre ses caractéristiques et en extraire une part d’imprévisible.

Mes travaux précédents étant portés sur la diffraction de la lumière par des objets réfléchissants grâce à la projection vidéo, je me suis alors mis a projeté un ballon en vidéo sur un support comme si on faisait rebondir une balle sur le sol.

Du fait que le support soit gondolé, l’image du ballon renvoyée est relativement distordue. Et malheureusement vu la distance, elle n’apparaît pas net. J’ai donc ensuite utilisé un deuxième niveau de diffraction afin de lui redonner sa netteté. Cela faisant, le reflet d’un ballon de basket complètement banal qui mit au travers de plusieurs reflets et rebonds amène une dimension spectrale et surtout vivante, grâce au mouvement de rotation de l’objet. Les orangers du ballon s’échappe au delà de la sphère, ils parcours les blancs et dansent avec eux comme des feux follets.

Dans ces esthétiques, je vous conseille de regarder les tentatives de Jacques Brissot lors des essais du groupe de recherche image et son dirigé par Pierre Schaeffer à l’ORTF dans les années 60 ou encore les fantasmagories de Etienne Gaspard Robertson.

Illusions-nous

Au bout de quelques lectures de la comptine, j’ai eux une première impression sur les objets, je me suis dis que ces personnes ont des noms d’objets… L’étymologie des noms de famille faisant sens par le passé avec l’activité qu’on excercait, j’ai donc pensé premièrement à la personnification. Ce fameux procédé narratif où l’on donne vit humaine à un objet…

Puis, j’ai pensé à l’idolâtrie dans la bible, au veau d’or, cet idole représentatif du paganisme, du matériel, je me suis dis, là aussi il y a quelque chose à faire, comment imaginer le culte de l’objet aujourd’hui ?

En ce sens, je voulais plutôt excercer une inversion de la personnification : c’est à dire : la réification. C’est le procédé inverse, où l’on représente les personnes en objet. Donc il s’agirait de matérialiser notre idolâtrie actuelle en l’incarnant soit même, comme par exemple en devenant sa propre voiture…

C’est là que les copains des ACL m’ont renvoyé à la belle et la bête de Cocteau où les servant ont été transformé en objet quand le maléfice est tombé sur la bête et sa demeure, ca m’a pas mal fait travaillé… J’avais un début de quelques choses sur mon concept : créer un contexte autour de la transformation d’une personne en objet. Mais quel objet ? La bête, la voiture ou du persil ?  J’ai donc commencé à expérimenter, j’ai essayé dans un premier temps d’enfermer des personnes dans des objets avec cinema 4D, ca donnait des résulats bizarres, la forme de notre corps cohabitant difficilement avec celle d’un objet… J’ai ensuite essayé d’enfermer une image de la bête dans un bol puis dans une poubelle, je n’étais pas convaincu par la mise en application trop plate à mon sens… Je commençais à patiner, et finalement je me suis dis que c’était plus des exemples d’application que véritablement le fondement de ce que je voulais expérimenter…

Sauf qu’entre temps, je suis tombé sur une photo sur fb de Sammy Stein, un plasticien qui était sur une brocante près de Bruxelles. Ce dernier a trouvé un coffret de K7 audio scientologues « La route vers l’infini » avec un descriptif saisissant qui parle de se transformer en n’importe quoi, en glacière ou en Cadillac, passionnant ! Sauf qu’il était impossible de récupérer le coffret vu la distance et Sammy ne les avait pas encore écoutées. Donc je me suis donc dis qu’il me fallait recréer le contexte et les conditions de cette transformation, concrètement que les gens puissent vivre la mise en condition d’une expérience de réification et non procéder à son expérience.

Rien de tel pour cela qu’un discours sur l’au delà, l’infini et la puissance de l’esprit… J’ai donc regardé plusieurs vidéos scientologues et m’en suis inspiré pour écrire. Enfin, j’ai souhaité donner une dimension plus « actuelle » d’un homme de religion. J’ai trouvé un chat-bot idéal pour jouer le rôle de ce narrateur-coacher : il s’appellait Robert… Robert s’est donc mis à prêcher un discours prosélytique sur la réification comme moyen d’arriver à faire le vide en soi, comme si le corps n’était qu’une enveloppe physique, une coquille dans laquelle l’esprit serait enfermé et dont il faudrait arriver à s’extraire pour accéder à une vie meilleure. Comme quoi devenir une glacière, ca rafraîchit l’esprit…

Par ce brouillon, je vois que je m’intéresse davantage à la liturgie contemporaine, aux religions de rechange se basant de vieilles croyances et notamment à la manière dont ces religions ont été digérées par syncrétisme.

 

Chatbot site  : http://www.oddcast.com/home/demos/tts/tts_example.php?sitepal

Catography

S’il faudrait se fier aux intuitions, je commencerais par me ranger derrière l’expression « la première impression est souvent la bonne ». J’ai très souvent remarqué dans les projets artistiques que cet adage se confirme la plupart du temps. J’ai donc pensé au tout début aux chats qui parcourent de très longues distances pour retrouver leurs maîtres…

On observe dans ces faits divers une structure narrative récurrente, beaucoup de pathos et surtout une envie espiègle de croire que l’animal est prêt à traverser la terre entière pour revenir à son maître. Pour une partie de ces articles, on découvre une désinformation complaisante provenant de la fascination que nous éprouvons à leurs égards. Le miracle de cette distance parcourue est communément admis même si elle manque cruellement d’étude des faits, le doute plane sur un sixième sens inexplicable et fait fleurir le nombre de partage sur les réseaux. Ce type de « mignonne » désinformation m’a donc fait pensé au fameux « tigre de seine et marne ».

 

 

Un tigre en liberté aurait été observé en 2014 près de la commune de Montévrain en Seine et Marne. Très vite relayés sur les réseaux sociaux, le tigre en question attire l’attention de la presse toute entière, qui fait ainsi prendre toutes les mesures de sécurité possibles par les élus de la commune, 200 gendarmes mobilisés, un hélicoptère, etc… Cependant, il s’agissait au final d’un gros chat de 30 kilos, un résultat qui montre bien comment l’information fait son chemin dans les pulsions humaines.

Mais revenons plutôt à ces chats qui reviennent à leurs maîtres. Même si nous les connaissons principalement pour leurs paresses et leurs dédains, sont-ils néanmoins capable de parcourir plusieurs centaines voir milliers de kilomètres comme le ferais les pigeons voyageurs ?

Je me suis donc intéressés à l’analyse des déplacement par des systèmes gps mis sur le collier des chats pour ne pas les perdre.

Yolo the cat wearing GPaws tracking unit , Mildenhall , Wiltshire

Le mystère s’éclaircit et donne lieu visuellement à des tracés très intéressants. On a une forme de rhizome de mouvements qui échappe complètement au réseau de déplacement de l’homme. J’ai donc traqué un chat près de Liverpool grâce à ces données gps mis en ligne par son maître sur github.

Le chat pendant trois heures a parcouru le quartier, en coupant à travers champs et même en traversant un rond-point… En voici le parcours rematérialisé.

Et quelques captures d’écran.

 

Parquet Gondolé

Vous allez trouver ca tiré par les cheveux mais j’ai pris pour objet ce mois ci une salle polyvalente culturelle et sportive qui vient d’ouvrir à Blois baptisée Le Salle du Jeu de Paume… Je n’ai néanmoins fais aucun parallèle avec l’ancêtre du squatch ou du basket (du moins consciemment).
C’est surtout que je m’intéresse particulièrement aux équipements de cette ville et de son développement car elle est ma ville natale.

Bref, pour vous compter brièvement l’anecdote, j’ai appris récemment qu’ils ont connu des difficultés lors de la livraison de cet équipement, les basketteurs se plaignaient d’effet de faux rebonds sur le parquet.

Le parquet de la salle gondole et il a été difficile pour eux de prévoir cet aléas a à peine un mois de l’inauguration de la salle. D’après l’élu aux équipement, cela proviendrait d’une « hygrométrie trop importante et à une différence de température entre la salle et les locaux de stockage. »

http://www.magcentre.fr/136310-blois-faux-rebonds-sur-le-parquet-de-la-salle-du-jeu-de-paume/

https://www.lanouvellerepublique.fr/actu/pas-question-qu-on-paye-un-centime

J’ai aussi pensé au fait qu’il y la notion d’incertitude dans le faux rebond, on ne sait pas dans quelle direction va partir l’objet. En l’occurrence, c’est bel et bien ce qu’il se passe pour ce fameux parquet de la salle du Jeu de Paume. Ils ont été obligé de mettre un parquet provisoire en attendant de savoir clairement d’où venait le problème.

Donc je ne me suis évidemment pas lancé dans une enquête sur le gondolage de ce fameux parquet blésois dont je n’ai que faire, mais je me suis dis que pour conceptualiser ce type de phénomène il fallait que je m’intéresse à la matière en elle même, à la spécificité du support, il fallait comprendre ses caractéristiques et en extraire une part d’imprévisible.

Mes travaux précédents étant portés sur la diffraction de la lumière par des objets réfléchissants grâce à la projection vidéo, je me suis alors mis a projeté un ballon en vidéo sur un support comme si on faisait rebondir une balle sur le sol.

Du fait que le support soit gondolé, l’image du ballon renvoyée est relativement distordue. Et malheureusement vu la distance, elle n’apparaît pas net. J’ai donc ensuite utilisé un deuxième niveau de diffraction afin de lui redonner sa netteté. Cela faisant, le reflet d’un ballon de basket complètement banal qui mit au travers de plusieurs reflets et rebonds amène une dimension spectrale et surtout vivante, grâce au mouvement de rotation de l’objet. Les orangers du ballon s’échappe au delà de la sphère, ils parcours les blancs et dansent avec eux comme des feux follets.

Dans ces esthétiques, je vous conseille de regarder les tentatives de Jacques Brissot lors des essais du groupe de recherche image et son dirigé par Pierre Schaeffer à l’ORTF dans les années 60 ou encore les fantasmagories de Etienne Gaspard Robertson.

Coup de foudre à Tacoma

En posant le contexte d’un tel phénomène, j’ai imaginé relier ce que nous construisons dans nos vies, à la fois d’un point de vue physique, par exemple en construisant un pont et d’un autre côté du point de vue relationnel et émotionnel en rencontrant quelqu’un pour qui nous avons de l’attrait.

Peu de temps après l’inauguration du pont de Tacoma aux Etats-Unis, la vitesse constante du vent est entré en contact avec les caractéristiques physiques du pont fraîchement ouvert au public. La rencontre de ces paramètres a cependant engendré une fréquence de balancement du pont qui s’est amplifié dans son mouvement jusqu’à sa destruction.

Je me suis donc posé la question de comment entrer soi-même en résonnance à la rencontre d’un autre être qui aurait des traits de caractère pouvant engendrer une résonnance. J’entends par là que l’émotion de la rencontre dans ses balbutiemments est en lui même une forme de mise en resonnance de deux êtres, ce que nous appelons communément le coup de foudre est une mise en phase de deux entités ayant des affects complémentaires et non pour autant identiques.

Imaginons que cette construction relationnelle entre ces deux êtres est incarnée par la réalisation de ce pont entre ces deux rîves et que le phénomène physique de Tacoma symbolise une vibration commune de ce que nous éprouvons au premier contact avec l’autre.

Spooky et la diagonale de lecture…

Force est de constater que l’avènement des outils numériques a provoqué une condensation des flux d’information, nous observons que l’attention dédiée à la lecture de ces derniers se fait désormais à la quasi verticale. Les réseaux sociaux sont certainement les premiers à être lus en diagonale.

Constatant ce phénomène, nous avons pris pour objet le mouvement du doigt qui scroole sur l’écran comme point de départ de l’engrenage. Nous le considérons comme l’origine d’une forme d’addiction à ce flux qui ne s’arrête jamais.

L’addiction de ce mouvement cyclique du doigt aurait deux variables à notre sens : la déformation visuelle relativement hypnotique liée au défilement de l’information et l’isolement qui est généré par l’abus de cet usage…

C’est dans cette logique que nous nous sommes mis a penser au hamster qui tourne à l’infini dans sa cage. Spooky le hamster est né !